Education et résilience communautaires en pays Bamiléké : une approche holistique et heuristique pour repenser les pratiques éducatives dans le cadre de la protection de l'enfance en France
Les pratiques éducatives observées au sein des institutions de la protection de l’enfance mettent en évidencela difficile préparation à la majorité des enfants confiés à l’Aide sociale à l’enfance en France.
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Les logiques deconfiage qui s’y réduisent encore bien souvent au terme de placement, nous ont amenée à aller explorer uneautre conception des dynamiques éducatives dans une communauté traditionnelle de l’ouest du Cameroun, lesBamiléké. La question éducative y est plurielle, à partir du postulat qui est de reconnaître la complexité du faitéducatif en s’appuyant sur le principe que l’éducation d’un enfant ne peut résulter de la seule responsabilité ducouple parental en écho au contexte d’adversité sévère, d’incertitude et d’insécurité permanentes qui lecaractérise. L’exploration socio-historique réalisée a mis en lumière différentes épreuves traumatisantes vécues(traite négrière, esclavage, colonisation, guerre d’indépendance) constituant aujourd’hui la mémoiretraumatique de ce peuple. Notre démarche ethno-méthodologique nous a permis de visualiser comment, dansune finalité de sauvegarde de la communauté, les Bamiléké ont construit une organisation sociale et unécosystème de l’éducation qui favorisent le processus de résilience communautaire permettant de faire faceaux épreuves et de dépasser les traumatismes. Ce contexte nous renvoie à l’insécurité et à l’incertitude quitraversent également le champ de la protection de l’enfance en France, environnement dans lequel évoluentdes enfants maltraités et en souffrance, traumatisés pour certains, enfants placés, déplacés, replacés, enfantsémiettés… A partir de ces deux mondes anthropologiquement différents, nous avons construit des passerelleset pensé des transférabilités issues de l’éducation traditionnelle et communautaire afin de réinterroger et faireévoluer les pratiques éducatives en protection de l’enfance.. The educational practices observed in child protection institutions highlight the difficult preparation of childrenentrusted to social assistance for adulthood in France. The logic of fostering, which is often reduced toplacement, led us to explore another conception of educational dynamics in a traditional community in westernCameroon, the Bamilekes. For them, the educational question is plural, starting from recognizing thecomplexity of the educational fact from the principle that the education of a child cannot be the soleresponsibility of the parental couple echoing the context of severe adversity, uncertainty and permanentinsecurity that characterizes their environment. The socio-historical exploration carried out has brought to lightvarious traumatic experiences (slave trade, slavery, colonization, war of independence) which today constitutethe traumatic memory of the Bamilekes people. Our ethno-methodological approach has enabled us to visualizehow, with the aim of safeguarding the community, the Bamilekes have built a social organization and aneducational ecosystem that promote the process of community resilience allowing them to face hardships andovercome trauma. This context brings us back to the insecurity and uncertainty that also cross the field of childprotection in France, an environment in which abused, and suffering children evolve, traumatized for some,children placed, displaced, relocated, crumbled children… From these two anthropologically different worlds,we have built bridges and thought about transferability from traditional and community education in order tore-examine and develop educational practices in child protection.